Industrie pharmaceutique : un secteur en grande évolution

Dire qu'en 2011, le ministère de la Santé n'a besoin d'évaluer qu'un seul nouveau médicament. Mais au fil de la décennie, une vague d'innovation a régulièrement balayé l'industrie pharmaceutique.

La biotechnologie rebat les cartes

Tous ces nouveaux médicaments sont le résultat d'avancées dans les connaissances sur le fonctionnement du système immunitaire et la génétique, ainsi que d'innovations technologiques appliquées aux organismes vivants. La découverte d'un mécanisme pour détecter et cibler les cellules cancéreuses a donné aux oncologues une nouvelle arme appelée Keytruda, Opdivo ou Tecentriq. L'élucidation du rôle joué par certaines molécules du système immunitaire et la possibilité de les cibler avec des anticorps spéciaux permet également de mieux contrôler le psoriasis, la polyarthrite, l'asthme. De même, la découverte de certaines fonctions des gènes, couplée à une meilleure compréhension des outils de thérapie génique, permet désormais de lutter contre certaines maladies rares d'origine génétique. Grâce aux technologies d'édition du génome telles que CrispR Cas 9, on peut également lutter contre les cancers du sang en reprogrammant les cellules immunitaires pour détruire d'autres cellules cancéreuses. Le site sud-alsace-industrie.fr vous permet d'obtenir beaucoup plus d'informations sur l'évolution de l'industrie pharmaceutique.

Les biosimilaires ouvrent une brèche

À l'autre extrémité du cycle de vie du produit, le brevet est perdu (valable 20 ans à compter de la date de dépôt, qui intervient quelques années avant la mise sur le marché). Sachant que les premiers produits biologiques remontent aux années 1990, de nombreux brevets ont expiré au cours de la dernière décennie. Cette "falaise des brevets", comme ils l'ont dit, a conduit à l'arrivée des biosimilaires - un marché d'environ 7 milliards de dollars destiné à croître. Plus chers que les génériques, il ne s'agit pas de copier la molécule mais de réinventer le procédé de fabrication, ils sont tout de même environ 30 % moins chers que le produit d'origine, ce qui exerce une pression considérable sur des prix généralement très élevés. Pour Inventor Labs, les revenus ont été quelque peu perdus. À ce jour, il existe une quarantaine de biosimilaires, généralement fabriqués par les mêmes fabricants que le produit original. Mais il y a aussi l'industrie de génériques comme Mylan, ou de nouveaux acteurs comme les sud-coréens Samsung ou Celtrion.

L'injonction de la spécialisation

Le boom de la R&D de la dernière décennie a conduit les laboratoires pharmaceutiques à concentrer leurs ressources humaines et financières sur le développement de nouveaux médicaments. C'est dans ce contexte que s'inscrit le mouvement de vente d'activités annexes telles que la santé animale, les médicaments en vente libre ou le matériel médical. Pfizer, Eli Lilly, GlaxoSmithKline, Novartis ou Sanofi ont tous emboîté le pas. Seul Johnson & Johnson a insisté sur le succès de la diversification, et Bayer a payé très cher sa stratégie d'acquisition de Monsanto la pire transaction en une décennie. De même, les grandes fusions (Pfizer a tenté d'acquérir AstraZeneca pour la dernière fois en 2014) ont cédé la place à des acquisitions plus petites et ciblées pour compléter la sélection de domaines thérapeutiques de l'entreprise. Ce qui compte aujourd'hui, ce n'est pas d'être grand, mais d'être à la pointe dans de nombreux domaines thérapeutiques. Même l'acquisition de 74 milliards de dollars de Celgene par BMS cette année pourrait être considérée comme une acquisition ciblée, car BMS ne soutient que son activité principale, la recherche sur le cancer. Tout cela a conduit à une décennie de mouvement des plaques tectoniques. Alors que la R&D a tendance à se déplacer de l'Europe vers les États-Unis (Boston et la côte ouest sont les principales attractions. Les ventes se sont déplacées vers l'Asie, d'abord vers la Chine, bien que les États-Unis restent de loin le marché le plus lucratif.

Plan du site